Montres qui mesurent notre sommeil, enceintes qui répondent à la voix, caméras qu’on consulte à distance… Les objets connectés se sont glissés dans nos foyers au point de devenir presque banals. Dire “OK Google, éteins la lumière” est désormais un réflexe aussi naturel que d’appuyer sur un interrupteur.
Leur promesse est séduisante : un thermostat qui apprend nos habitudes pour chauffer au bon moment, un réveil qui module la luminosité selon notre cycle de sommeil, une montre qui prévient en cas de rythme cardiaque anormal. Ces technologies apportent sécurité, praticité et parfois même santé. Selon Statista, plus de 500 millions d’objets connectés domestiques étaient utilisés dans le monde en 2024, et ce chiffre devrait continuer à exploser.
Derrière ce confort se cache une contrepartie : nos données. Chaque geste est enregistré, analysé, parfois monétisé. Amazon a déjà admis en 2019 que certaines conversations captées par Alexa étaient écoutées par des employés humains pour “améliorer le service”. Quant aux montres et bracelets connectés, ils récoltent des informations intimes sur notre santé, notre localisation et nos habitudes de vie.
Le problème n’est pas uniquement commercial : c’est aussi une question de sécurité. En 2023, plusieurs chercheurs en cybersécurité ont démontré qu’un frigo connecté ou une caméra mal protégée pouvaient être piratés pour servir de point d’entrée dans un réseau domestique.
Les objets connectés ne sont ni bons ni mauvais en soi. Tout dépend de la manière dont on les configure et surtout de la confiance qu’on accorde aux entreprises qui les conçoivent. L’Union européenne a commencé à encadrer ces pratiques avec le RGPD, et le futur Cyber Resilience Act imposera bientôt des normes de sécurité plus strictes pour ces appareils.
En attendant, chacun doit se positionner : veut-on une maison plus “intelligente” quitte à partager une partie de son intimité, ou préfère-t-on rester maître de ses données au prix d’un peu moins de confort ?
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